
ma part du vélo

Je ne peux pas parler de moi sans parler de la bicyclette. Instrument indispensable symbole d'une classe ouvrière disparue, d'une vie urbaine de rêve, mais aussi symbole de rêve et d'évasion. Mon désir de dérive urbaine et transformation de la ville est-elle un rêve concevable et la bicyclette a-t-elle une rôle à jouer dans cette révolution? Il s'agirait de faire pour transformer la ville.
Je suis un autre, et pourtant je suis moi comme jamais, l’expérience de mon corps, dans la force de l'âge, plus ou moins costaud, plus ou moins rapide, plus ou moins doué, mais en principe vigoureux et heureuse. La pratique du cyclisme, est l'occasion d'éprouver quelque chose comme une permanence dans le temps, une forme d'attente, une ouverture sur l'avenir.
Le premier coup de pédale, c'est l'échappée belle, la liberté palpable, le mouvement à la pointe du pied, quand la machine répond au désir du corps et le devance presque.
Depuis toute la vie et pour tout la vie, je pédale. Sur les routes et déroutes qui vont de l'enfance à l'âge qu'on croit adulte, avec un petit vélo dans la tête. Mon parcours cycliste est une ligne de vie sur une machine à remonter le temps. Plus je pédale et plus je me souviens. C'est une des magies de la bicyclette que de me ramener en arrière pendant que j'avance.
Le vélo est un jeu d'enfant qui dure longtemps.





